Nao, le robot français doté d’une mémoire autobiographique

Première diffusion le 13/09/2015
Tous les roboticiens de la planète rêvent de concevoir une « machine», sachant apprendre, rien qu’en observant son entourage puis ensuite serait capable de retransmettre son savoir à ses partenaires biologiques. Un « robot collaboratif », qui deviendrait alors l’assistant idéal des humains quand leurs connaissances et leur mémoire font défaut.
Nao, l’androïde conçu par la société française Aldebaran intègre désormais dans ses circuits électroniques cette capacité que possède notre espèce à enseigner aux autres quelque chose que nous avons appris précédemment. Les neuroscientifiques et les roboticiens de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, du CNRS et de l’Université de Lyon ont réussi à le doter d’un dispositif qu’ils ont nommé « mémoire autobiographique ». Cette faculté étonnante que possède notre cerveau, nous pousse à collaborer avec notre prochain afin de résoudre des problèmes, en partageant le fruit de nos expériences. « Ce processus mémoriel nous permet, par exemple, de dater nos souvenirs, de les localiser, de savoir qui était avec nous à ce moment-là », bref de replacer dans leur contexte nos souvenirs, explique l’équipe de chercheurs.
Cette avancée spectaculaire dans le domaine de l’intelligence artificielle donne la possibilité au petit androïde de transmettre à l’homme des connaissances ou des techniques qu’il aura acquises, en observant des taches réalisées précédemment par des humains. Les chercheurs prévoient de faire profiter les nouveaux talents de Nao aux astronautes de la station spatiale internationale, où il deviendra un assistant précieux en cas de panne de l’électronique de la station.
Le robot sera testé dans les conditions de gravité zéro et rejoindra l’ISS comme membre permanent, envisagent les scientifiques. « Il sera capable d’aider une nouvelle équipe en faisant appel à sa mémoire et aux souvenirs qu’il aura enregistrés des missions précédentes », concluent-ils.
L’avenir de l’homme dans l’espace est donc étroitement lié à celui de la machine. Sur terre aussi, quand chaque individu aura son frère électronique à ses côtés, un robot affectueux qui lui servira de prof, d’ami et plus tard d’aide-mémoire sur ses vieux jours. Vous avez des suggestions ? Vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr
Опубликовано 18/01/2016 - Изменено 18/01/2016 - По Dominique Desaunay