
36'58'' - Première diffusion le 04/10/2012
Invitée :
- Annick Cojean, journaliste, grand reporter au Monde et auteur de Les proies, dans le harem de Kadhafi (Grasset), a mené une enquête pendant plusieurs mois après la mort Mouammar Kadhafi sur ses crimes sexuels. Elle a recueilli de nombreux témoignages de jeunes filles violées, mais aussi de pères dont les filles ont été kidnappées et de maris rendus fous de douleur.
Grande illusion et paradoxe d’un homme qui paradait à la Une des médias occidentaux avec ses « amazones » en treillis militaire (1) et prônait l’égalité homme/femme. Le harem du guide était connu de presque tous à Tripoli. Logé dans les sous-sols de son palais, il était constitué de jeunes filles séquestrées pendant des années.
Le témoignage de Soraya est édifiant : elle raconte comment l'année de ses 15 ans, le colonel Kadhafi l’a repérée dans son école, lui a caressé les cheveux - la désignant ainsi à ses gardes comme son esclave sexuelle à vie. Violée, battue, forcée par son maître à consommer avec lui alcool et cocaïne, et intégrée dans les troupes des «amazones», elle ne pourra s'échapper de cet enfer que peu avant la Révolution.
Plongée dans les coulisses d'une dictature, dans le lit d'un chef d'État, drogué en permanence, pratiquant un système d'esclavagisme, entre corruption, terreur, viols, crimes. Un système aux complicités multiples qui utilise le viol comme moyen de gouvernance.
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(1) Les « amazones » étaient la garde rapprochée féminine de Mouammar Kadhafi. Issues de l’Académie militaire pour femmes fondée en 1983, les quelques quarante soldates de ce corps d’élite avaient pour mission d’assurer la protection du Guide dans tous ces déplacements.
Опубликовано 17/01/2017 - Изменено 11/10/2017 - По Emmanuelle Bastide