
Chine-Inde: pas d’atomes crochus, mais une embellie
Les Chinois ne manifestent guère d’intérêt pour l’Inde. De son côté, cette dernière n’a pas oublié la raclée que lui a infligée l’armée chinoise en 1962. Par la suite, le conflit sino-soviétique n’a rien arrangé, New-Delhi étant le grand ami de Moscou et le refuge du Dalaï Lama, le chef spirituel et temporel des Tibétains.
La fin de la guerre froide et l’effondrement de l’Union soviétique, le rapprochement de l’Inde avec Washington, la bombe atomique indienne ont bouleversé la donne. Et la crise ouverte par les attentats du 11 septembre aux États-Unis a encore perturbé le jeu.
Si la Chine reste le meilleur ami du Pakistan, elle a pris ses distances sur la question du Cachemire. Plus de soutien inconditionnel, elle appelle plutôt Islamabad et New-Delhi à trouver une solution négociée.
De même, partage-t-elle avec l’Inde une aversion pour le terrorisme se réclamant de l’Islam, jusqu’alors toléré par le Pakistan. Chinois et Indiens se sont retrouvés ensemble aux côtés des États-Unis dans leur guerre contre le terrorisme.
À la faveur de la mondialisation, les deux pays les plus peuplés du monde se trouvent d’autres points communs. Lors de son récent voyage en Inde, le Premier ministre chinois a souhaité que les deux pays travaillent main dans la main au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce. L’Union fait la force contre les États-Unis. Par ailleurs, les deux mastodontes ont entamé un dialogue technologique sans précédent notamment dans le domaine de l’informatique, le domaine d’excellence des Indiens.
Preuve que les deux géants ne se regardent plus en chiens de faïence : des avions vont enfin relier directement les deux capitales. Cependant, le rapprochement sino-indien ne va pas jusqu’à l’idylle. Car dans le monde dessiné par George Bush avant son élection, la Chine est le futur ennemi numéro un des États-Unis. Dans ce contexte, l’Inde apparaît comme le contrepoids tout trouvé à la puissance de la Chine. D’ailleurs, en 1998, l’Inde avait justifié ses essais nucléaires par la menace chinoise.
À défaut de s’aimer, les deux géants se respectent. C’est déjà un progrès !
Опубликовано 30/01/2017 - Изменено 18/05/2019