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Extrait d'Accents d’Europe du 23 août 2021
Frédérique Lebel :
À l’heure où le métier de journaliste est plutôt malmené, une association, Reporters d’Espoirs, créée en 2004, essaie d’insuffler de nouvelles manières de penser le métier, avec ce qu’on appelle le journalisme de solutions. Un journalisme qui, comme son nom l’indique, ne se contente pas d’expliquer ce qui ne va pas, mais essaie d’aller un peu au-delà, vers des solutions. L’association remettait ses prix aux médias, dont le tout nouveau Prix Européen du jeune reporter d’espoirs. Son directeur Gilles Vanderpooten nous a fait le plaisir de venir nous voir avec deux des lauréats et je lui ai demandé une définition courte et simple du journalisme de solutions.Gilles Vanderpooten :
Il s’agit de compléter l’approche. Il y a les cinq questions qu’on se pose tous quand on fait un reportage : qui ? quoi ? comment ? où ? [NDLR : quand ?] Ben là, on en ajoute une sixième : qu’est-ce qu’il se passe maintenant ? Est-ce qu’il y a des femmes, des hommes, des organisations qui se mettent en mouvement pour tâcher de résoudre un problème.Frédérique Lebel :
En faisant un jeu de mots, on pourra dire que le journalisme de solutions a mauvaise presse auprès des médias parce qu’il pourrait être caricaturé comme un journalisme positif et donc béat. Ce n’est bien évidemment pas le cas et il compte ses plus fervents défenseurs parmi les reporters de guerre.Gilles Vanderpooten :
C’est assez étonnant mais en fait, eux-mêmes nous disent : « Je suis souvent envoyé sur les terrains de guerre et de conflit mais on ne m’envoie plus quand il s’agit de couvrir la reconstruction. » Donc, il y a une aspiration des reporters de guerre comme il y a une aspiration de certains journalistes d’investigation. Je pense à ceux de Médiacité qui est une sorte de Médiapart local, régional, qui dit « Bah, on peut faire de l’investigation de solutions, dénoncer des dysfonctionnements et mettre en lumière des tentatives de réponses avec le même recul critique. »Frédérique Lebel :
Et le dérèglement climatique, l’écologie pour vous, c’est un terrain absolument idéal pour mettre en œuvre justement ce journalisme de solutions.Gilles Vanderpooten :
Le climat est un terrain idéal parce que c’est un sujet anxiogène par excellence. Avec tout ce qu’on va devoir affronter, qui va être très difficile et pourtant au milieu du chaos, il y a aussi de l’espoir. Il y a des gens qui se mettent en mouvement. Donc, effectivement, c’est un domaine privilégié.Frédérique Lebel :
Parmi les lauréats 2021, nous avons rencontré Guylaine Germain qui a signé un article passionnant sur les stéréotypes de genres dans le monde du travail. On y apprend ainsi que plusieurs métiers étaient jusqu’à récemment interdits aux hommes ou aux femmes. - Глоссарий
Le journalisme : un/une journaliste ; un/une reporter ; expliquer ; les médias ; un reportage ; un/une reporter de guerre ; un terrain ; couvrir ; un/une journaliste d'investigation ; dénoncer ; mettre en lumière ; un sujet ; un article.
Les solutions : aller au delà ; résoudre un problème ; une réponse ; se mettre en mouvement.