Extrait de L’Afrique en marche du 10/12/2016

Laure Broulard :
Jean taille haute et pull moulant, Ifrah Mohamed a tout d’une jeune étudiante kenyane branchée. Pourtant à 19 ans, elle est déjà cheffe d’entreprise, et emploie six personnes. En octobre 2015, elle a monté sa boîte, Supermom ou Super maman avec deux objectifs : permettre l’émancipation des femmes de sa communauté, et apporter une réponse au défi dit « du dernier kilomètre », c’est-à-dire la difficulté que rencontrent les entreprises à distribuer leurs produits jusque dans des villages reculés.

Ifrah Mohamed :
Nous avons des partenariats avec les fabricants de ces produits, ensuite nous allons trouver des femmes motivées dans les villages, et nous les formons au commerce. Ensuite, nous leur fournissons des produits et elles vont les vendre dans leurs communautés respectives. Elles prennent un pourcentage de 20% et tout le monde y gagne. Les entreprises ont une solution pour gérer la distribution jusqu'au dernier kilomètre, les consommateurs n’ont plus à parcourir parfois jusqu’à 5 kilomètres pour trouver ces produits, et maintenant ces femmes gagnent un salaire et elles peuvent améliorer leurs conditions de vie.

Laure Broulard :
20 femmes Somali du comté de Garissa font déjà partie du réseau. Leur salaire a doublé en un an. En achetant directement les produits chez les fabricants à Nairobi, Ifrah vend à des prix défiants toute concurrence et cela va des œufs et de l’huile, aux filtres à eau et au charbon.
 

Ifrah Mohamed :
Nous avons vendu, je crois, 4 tonnes et demi de charbon, 137 cuisinières en moins d’un an. Nous avons aussi trouvé des moyens de rendre les produits plus abordables. Maintenant nous formons ces femmes au conditionnement en petites quantités. Si vous avez besoin de seulement 500 grammes de sucre, vous n’avez pas besoin d’acheter tout le paquet.