
Découverte d'une nouvelle sous-espèce du moustique vecteur du paludisme
Ce type de moustique constitue une sous-espèce de l’Anopheles gambiae, qui est le principal vecteur du paludisme. Mais il en est génétiquement distinct. Son existence a été mise au jour lors d’une vaste étude menée au Burkina Faso par des chercheurs d’une unité de l’Institut Pasteur / CNRS, du Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (Ouagadougou), associés à des scientifiques américains de l’université du Minnesota et de Harvard. Ils voulaient étudier les gènes de sensibilité au parasite du paludisme chez l’Anopheles gambiae. Et pour cela, ils ont pris le parti de collecter des populations de moustiques de façon très large, à l’intérieur comme à l’extérieur des habitations, sur une bande de plus de 400 kilomètres à travers le pays.
Les collectes de larves ont été faites à partir de flaques d’eau situées près des maisons. Or, jusqu’à présent, les prélèvements pour ce genre d’études n’étaient réalisés qu’à l’intérieur des habitations, l’hypothèse étant que les hommes se font surtout piquer la nuit chez eux. Les chercheurs ont donc pris le contre-pied de cette hypothèse. Bien leur en pris. « Nous avons identifié deux groupes chez les moustiques prélevés à l’extérieur dans les flaques d’eau, indique Kenneth Vernick, chef de l’unité de génétique et génomique des insectes vecteurs à l’Institut Pasteur. Il y a ceux qui sont génétiquement identiques aux moustiques collectés à l’intérieur des maisons ; et nous avons détecté un autre groupe, qui est en fait majoritaire, et qui lui ne se repose jamais à l’intérieur des maisons ».
Baptisés Anopheles gambiae Goundry, du nom d’un village où ces insectes ont été retrouvés, ces insectes sont exophiles, c’est-à-dire qu’ils piquent et vivent dehors, ou bien qu’ils piquent à l’intérieur des maisons mais en ressortent ensuite pour se reposer.
Publié le 30/09/2015 - Modifié le 19/07/2018