Karfa Diallo, fondateur de l'association Mémoires et Partages.
Pierre René-Worms / RFI
Au moment où des statues liées à l’esclavage et la colonisation sont déboulonnées à travers le monde, en écho à la mort de George Floyd aux États-Unis, la ville de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France a décidé d’expliquer.
19'30'' - Première diffusion le 06/07/2020
Début juin 2020, cinq nouvelles plaques de rues ont été accrochées. Elles précisent le passé de négrier des personnalités locales honorées. Une initiative qui fait débat. Des associations estiment qu’elle ne va pas assez loin. Des chercheurs la jugent inutile, voire anachronique.
RFI s’est rendu à Bordeaux pour mieux comprendre les termes de ce débat, dans une ville qui ne fait face à son passé esclavagiste que depuis 20 ans. Comment se souvenir de l’esclavage ? Une question toujours d'actualité à Bordeaux, un grand reportage de Marie Casadebaig.
La capitale de la Gironde avait occulté cette page de son histoire qui avait fait sa fortune. Pierre René-Worms / RFI
Mais, c’était sans compter l’engagement de Karfa Diallo pour rappeler ces faits au grand jour. Pierre René-Worms / RFI
Des actions qui ont incité la ville à reconnaître l’importance de Bordeaux dans la traite négrière. Pierre René-Worms / RFI
Près de 500 expéditions ont permis aux armateurs bordelais de s’enrichir et de faire des bords du fleuve un petit Versailles. Pierre René-Worms / RFI
Sur le port, les traces de l’esclavage sont encore vives. Pierre René-Worms / RFI
Sur les bords de la Garonne, une exposition présente le nouveau visage apaisé de la ville. Pierre René-Worms / RFI
Mais sur les façades des hôtels particuliers, les mascarons rappellent ce passé douloureux. Pierre René-Worms / RFI
Cela a incité la municipalité à renommer cinq rues et à apposer des plaques explicatives contant l’histoire peu glorieuse de ces notables. Pierre René-Worms / RFI
Sur les quais, les bites d’amarrage des navires sont toujours présentes. Pierre René-Worms / RFI
Au XVIIIème siècle, les vaisseaux quittaient la ville pour le commerce triangulaire. Pierre René-Worms / RFI
En mémoire de cette époque, la ville a érigé une statue qui intrigue. Pierre René-Worms / RFI
Celle d’une esclave, Modeste Testas, capturée lors d’une razzia avec sa mère et achetée par un planteur bordelais de Saint-Domingue dont elle devint l’esclave domestique et sexuelle. Pierre René-Worms / RFI
Entre la fin du XVIIème siècle et le début du XVIIIème, près de 150 000 esclaves furent déportés du port de Bordeaux. Pierre René-Worms / RFI
Ces heures peu glorieuses de l’histoire de la ville sont rappelées au musée d’Aquitaine. Pierre René-Worms / RFI
Malgré tout, Bordeaux est devenue une ville universitaire prisée par les étudiants africains. Pierre René-Worms / RFI
Mais, Karfa Diallo continue son combat de devoir de mémoire. Pierre René-Worms / RFI
Publié le 16/07/2020 - Modifié le 17/07/2020 - Par Marie Casadebeig