
Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
L'Inde était préoccupée par une chose : poursuivre ses subventions de céréales en faveur des familles les plus pauvres. Le Parlement a adopté l'année dernière une loi qui garantit du riz, du blé et d'autres céréales à des prix très bas, pour 800 millions de personnes, soit les deux tiers de la population dans un pays où un enfant sur deux de moins de cinq ans est mal nourri.
Le souci est que, selon les règles de l'OMC, de telles subventions ne peuvent pas dépasser 10% de la valeur de la production totale d'un pays, et que l'Inde est sur le point d'enfreindre cette clause. Cependant, pour Anwarul Hoda, professeur et ancien directeur adjoint de l'OMC, la décision de l'Inde est disproportionnée. « Ces subventions n'étaient pas réellement menacées par cet accord. Elles représentaient une infraction pour laquelle il est possible de demander une exception à l'OMC. Si ce recours n'avait pas été accepté, alors ce refus de signer aurait été justifié », déclare-il.
Certains estiment que ce refus est le fruit du manque d'expérience de ce nouveau gouvernement dans des dossiers de commerce international. Le Premier ministre Narendra Modi aurait été influencé par ses administrateurs, qui ont préféré éviter toute impopularité à travers un accord qui pouvait remettre en cause ces subventions alimentaires.
Publié le 22/02/2017 - Modifié le 22/02/2017