
Le Kosovo attend encore la libéralisation des visas promise par l’UE
De notre envoyée spéciale à Pristina, Anastasia Becchio.
Krenare Gashi se considère comme chanceuse. À 24 ans, cette responsable d’une association qui favorise les échanges entre les jeunes des Balkans a déjà pu visiter plusieurs pays européens, l’Allemagne, la France, la Belgique, mais dans son cercle d’amis, elle fait figure d’exception : « La plupart de mes amis ne sont jamais allés en Europe et ils voient ça comme une mission impossible. Essayez d’imaginer ce que ça ferait à des jeunes Européens, s’ils n’avaient plus le droit de voyager ne serait-ce que pendant un an, s’ils étaient isolés comme nous et s’ils étaient privés de la possibilité de se rendre dans des pays voisins, c’est vraiment difficile ».
L’Union européenne conditionne l’obtention du régime sans visa à l’approbation de la démarcation de la frontière entre le Kosovo et le Monténégro, et l’intensification de la lutte contre la criminalité organisée et la corruption. « L’Europe a fait sa part », souligne la représentante de l’UE à Pristina, Natalya Apostolova. « C’est entre les mains des Kosovars. C’est très injuste de la part de certains cercles politiques de tenter de rejeter la faute sur l’UE en disant que nous isolons le pays, que nous punissons sa jeunesse parce que nous la privons de la possibilité de voyager. Ils en sont les seuls responsables ».
Vendredi, le Kosovo et le Monténégro ont approuvé un compromis sur l'accord frontalier entre les deux pays. Mais le Parlement kosovar doit encore le ratifier.
Publié le 28/02/2018 - Modifié le 28/02/2018