
La Chine manifeste un prudent intérêt à l'égard de l'Afghanistan
Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman.
Pas question de s’impliquer davantage dans le conflit afghan, c’est le message en filigrane que les dirigeants ont adressé au président de l’Afghanistan, Hamid Karzaï, tout au long de sa visite de trois jours à Pékin.
Le Premier ministre Wen Jiabao a certes déclaré : « nous allons continuer à combattre le terrorisme et le trafic de drogue », le ministre chinois de la Défense, Liang Guanglie, a certes promis de poursuivre l’assistance militaire à l’armée afghane, à savoir des experts chinois envoyés à Kaboul pour faire de la formation, mais la Chine n’enverra pas de troupes pour soutenir l’effort de guerre contre les talibans, comme le souhaiterait Hamid Karzaï. Et surtout la Chine reste réticente à faire pression sur le Pakistan, avec qui elle entretient des relations militaires et de sécurité étroites. Pékin veut à tout prix échapper au bourbier afghan.
En revanche, les Chinois sont intéressés par les immenses ressources minières de l’Afghanistan. En 2007, une compagnie chinoise a signé un contrat de 3 milliards de dollars pour exploiter l’une des plus importantes mines de cuivre au monde, située au sud de Kaboul. Mais là aussi, le projet avance lentement... Les Chinois attendent que la situation militaire devienne plus sereine, en somme de pouvoir faire des affaires en toute tranquillité.
Publié le 16/05/2017 - Modifié le 08/06/2017