
Iran : « La réélection de Hassan Rohani, on ne peut plus probable »
RFI : comment fonctionne le processus de sélection ?
Amélie Myriam Chelly : Il va y avoir une sorte d’examen. On va leur poser des questions pour mettre en examen justement cette conformité de leur position aux rouages de la République islamique. Mais au-delà de ça, on va aussi se rendre compte que dans ces questions qui vont leur être posées, il va y avoir une islamisation de questions qui ne semblent pas être islamiques au départ. On est dans une République islamique, donc même une question de l’ordre du sport va être islamisée, par exemple. Ça, c’est ce qui se passe en théorie. En pratique, on sait très bien aussi que quand un candidat ne convient pas d’un point de vue pragmatique, on va faire en sorte de lui poser des questions très islamisées pour le pousser dans ses retranchements et évincer sa candidature.
Comment expliquer la popularité de Hassan Rohani ?
La réélection de Hassan Rohani est on ne peut plus probable pour différentes raisons. D’abord, on sait qu’en 2009, la réélection de Mahmoud Ahmadinejad a été perçue comme une véritable trahison de la part du peuple qui s’est considéré comme une population dont on aura confisqué le vote. Mais l’élection de Hassan Rohani a réconcilié la population iranienne avec le système du vote. Parce qu'il venait répondre à des aspirations de longue date de la population qui consistaient en une ouverture du pays, dans le fait de jeter des ponts économiques avec l’extérieur, une façon de sortir de l’isolement. Et surtout, il y a une autre question très intéressante : c’est la question de la sécurité. Hassan Rohani a réussi à faire en sorte de sanctuariser au mieux le territoire, étant donné qu’il y a une menace qui est très proche : la menace Daech [organisation État islamique] et on sait très bien que le chiite est la cible privilégiée. Or Hassan Rohani a fait en sorte d’avoir bien sécurisé le pays et la population en est très heureuse.
Publié le 10/05/2017 - Modifié le 13/02/2020