Le grand tambour parleur Djidji Ayokwe va enfin être restitué à la Côte d'Ivoire. Il s'agit d'un gros instrument, un tambour sacré, présent dans des cérémonies religieuses, mais qui est en France depuis des années. Tambour, c'est un mot générique dont le sens est relativement vague, plutôt global. Il est très souvent utilisé dans la langue française, mais à propos de percussions africaines. Le mot « tambour » illustre aussi des expressions de la langue française : avoir les cheveux comme des baguettes de tambour, faire quelque chose sans tambour, ni trompette. Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la Délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
Le grand tambour parleur Djidji Ayokwe va enfin être restitué à la Côte d'Ivoire. Il s'agit d'un gros instrument, un tambour sacré, présent dans des cérémonies religieuses extrêmement nombreuses, mais qui est en France depuis des années. Alors ça ne durera pas. Et en français, on l'appelle tambour. Tambour, c'est un mot générique, c'est-à-dire un mot dont le sens est relativement vague, plutôt global, et qui est très souvent utilisé dans la langue française, mais à propos de percussions africaines. Alors, bizarrement, c'est assez rarement un mot technique. Par exemple dans une batterie, dans le jazz ou dans d'autres musiques rythmées, et bien dans cette batterie, on n'utilise pas de tambour, il y a une grosse caisse, il y a une caisse claire, il y a des caisses plus petites, qu'on appelle des toms ; tambours, non. En revanche, dans la tradition française et surtout chez les militaires, on a beaucoup parlé de tambour. On peut interroger le mot qui est français, mais qui vient du persan et dont la racine est présente encore dans des langues assez nombreuses : arabes, langues orientales, et cetera. Et d'ailleurs cela désigne des instruments de musique mais très différents. Ce qu'on appelle tempura, et on voit bien que tampura et tambours appartiennent à la même famille de mots, ce qu'on appelle tempura, c'est un instrument à cordes pas du tout à percussion. Mais enfin, le tambour à côté de ça a une histoire bien française. C'est une caisse de résonance sur laquelle est tendue une ou deux peaux. Et bien sûr, pour le faire sonner, on tape dessus avec une baguette. Et la baguette on la retrouve d'ailleurs dans une expression française « en baguettes de tambour » à propos des cheveux, en général des cheveux fins et droits. Et le tambour est très présent dans l'histoire militaire. On le disait il y a quelques secondes, parce que le tambour, il fait du bruit. Il y a deux instruments militaires très courants, c'est la trompette ou le clairon, d'un côté, et le tambour de l'autre. La trompette, ça réveille, on dit qu'on sonne la trompette et on dit donc qu'on sonne le réveil. Mais le tambour, on le frappe ou on le bat. Ce qui va nous donner une expression très courante, sans tambour ni trompette, c'est à dire sans bruit, sans se faire remarquer, presque en catimini, sur la pointe des pieds, peut on dire. Et on bat le tambour pour battre le rappel, c'est à dire pour appeler les soldats. Et on rythme également la marche ou l'assaut avec un tambour. De là, l'expression « tambour battant » est souvent utilisée encore aujourd'hui, qui veut dire tout simplement, rapidement, vivement, en se pressant d'ailleurs. Et un tambour, c'est même le nom qu'on donne au soldat qui s'en sert. Alors on a le tambour major, c'est à dire le chef de la musique, mais on a l'image de beaucoup plus jeunes soldats, des jeunes conscrits en général, les jeunes tambours qu'on va retrouver dans une chanson bien connue. Trois jeunes tambours s'en revenaient de guerre et ri et ran, ranpataplan. On voit bien que ce sont des soldats qui se servent d'un instrument à percussion.
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