Extrait du Journal en français facile du 01 février 2021 

Zéphyrin Kouadio : 
Et pour commencer, parlons de ce nouveau coup d'État en Birmanie.

Adrien Delgrange : 
C'était au petit matin. Les militaires sont alors allés arrêter la cheffe du gouvernement en la personne d'Aung San Suu Kyi. Depuis d'ailleurs son arrestation ce matin, nous ne savons pas où elle détenue. Dans la foulée, l'armée a proclamé l'état d'urgence pour la Birmanie, ce pour une période d'un an. Alors, peu ou pas de télécommunications, les banques sont fermées, les vols internationaux interrompus. Zéphyrin, cette prise de pouvoir par les soldats est le troisième coup d'État depuis l'indépendance de la Birmanie en 1948.

Zéphyrin Kouadio : 
Et depuis ce matin, Adrien, c'est donc le chef de l'armée birmane qui dirige le pays d'environ 54 millions d'habitants.

Adrien Delgrange :  
Il s'appelle Min Aung Hlaing, il est un général, il a 64 ans. Le portrait du nouvel homme à la tête de la Birmanie, c'est avec vous Clea Broadhurst.

Clea Broadhurst : 
Le nouvel homme fort au pouvoir, Min Aung Hlaing, de son titre, « senior general », est toujours resté loin des cercles liés à l’activisme politique. Considéré par des collègues comme un cadet moyen, c'est à la troisième tentative, en 1974, qu'il a réussi à intégrer l'académie militaire. Mais c’est à partir de 2011 qu’il arrive sur le devant de la scène, lorsque le généralissime Than Shwe le nomme à sa succession. Déjà, Min Aung Hlaing se montre ambigu quant à sa vision du processus de démocratisation. L’armée, peu appréciée car considérée comme l’institution ayant oppressé le peuple lorsqu’elle était à la tête du pouvoir, redevient populaire aux yeux de la majorité bamar, en s’attaquant aux Rohingyas, considérés comme des étrangers. Mais la communauté internationale dénonce un nettoyage ethnique, et un rapport de l’ONU, publié en août 2018, accuse le commandant en chef de « génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre ». Les experts estiment que pour Min Aung Hlaing qui devait prendre sa retraite cet été, ce coup d’état n'a pour but que de servir ses  ambitions personnelles.

Adrien Delgrange :  
Le chef de l'armée birmane qui justifie ce coup d'État : selon lui il y eu des fraudes lors des élections législatives largement remportées par le parti politique d'Aung San Suu Kyi.