Extrait du Journal en français facile du 16 novembre 2017

Sylvie Berruet :
Parlons maintenant livres. Une écrivaine est enfin récompensée en cette saison de prix littéraires.

Gilles Moreau :
Oui. Le Goncourt des lycéens revient en effet à Alice Zeniter, finaliste malheureuse des deux prestigieux prix Goncourt et Femina. Elle devient donc la première lauréate d'une saison qui, jusqu'ici, n'avait récompensé que des écrivains.Catherine Fruchon-Toussaint.

Catherine Fruchon-Toussaint :
En 30 ans, le Goncourt des lycéens est devenu le prix le plus important en librairie, avec en moyenne plus de 444 000 exemplaires vendus contre 400 000 pour le Goncourt.

Cette année encore, les 2000 lycéens qui ont voté vont sans conteste relancer le succès de ce roman L'art de perdre qui, déjà couronné par trois distinctions, est dans les meilleures ventes depuis sa sortie.

Un texte au carrefour de l'histoire familiale et politique qui, à partir de la Guerre d'Algérie, raconte le destin de 3 générations. D'abord le grand-père kabyle devenu harki qui doit s'exiler en 1962. Le fils Hamid qui grandit en Normandie et enfin Naïma, la petite-fille, employée dans une galerie d'art parisienne, qui, pour une exposition, se rend à Alger où elle découvre ses origines et ses racines.

Puissant, L'art de perdre est un livre où Alice Zeniter réussit à mettre des mots sur le silence, la honte et tout un pan du passé douloureux entre la France et l'Algérie. Un roman vibrant et très contemporain écrit par une jeune femme de 31 ans, née donc presque en même temps que le Goncourt des lycéens.