
Ebola: mobilisation et vaccination un an après le début de l’épidémie
Les mots pour sensibiliser, les mots pour mobiliser, car il ne faut surtout pas baisser les bras. « Amour, solidarité, dignité, collaboration, ce sont des mots très importants, parce qu’Ebola n’est pas fini, même si les caméras commencent à se tourner vers d’autres côtés », explique Alassane Senghor, directeur Afrique de la Fédération internationale de la Croix-Rouge.
La force des mots contre les idées fausses, tel est le credo de la campagne, le relâchement, la violence, la stigmatisation contre les survivants, les travailleurs de la santé... et les volontaires de la Croix-rouge aussi. « Il y a eu une attaque contre nos équipes qui font des enterrements dignes et sécurisés. Les volontaires vivent la stigmatisation dans leurs communautés, leurs familles. Parfois ils ne peuvent même pas rentrer chez eux car ils sont chassés. C’est très dur, mais ils continuent leur travail parce qu’ils sont engagés et volontaires de la Croix-Rouge », poursuit Alassane Senghor.
La Croix-Rouge a formé 10 000 volontaires, 5 000 sont encore actifs aujourd'hui dans les villages, auprès des populations au Liberia, en Sierra-Leone et en Guinée.
Vers un vaccin ?
Une vaccination contre le virus Ebola a débuté en début de semaine en Guinée, une opération historique qui donne espoir à tous, a déclaré le représentant de l’OMS. Quelque 10 000 adultes volontaires d’un village de la préfecture de Coyah, en Basse-Guinée vont participer à cette campagne de vaccination.
Cette toute première vague d’essais cliniques d’un vaccin canadien contre le virus Ebola a donc débuté lundi 23 mars. Huit cents personnes ont déjà testé ses faibles effets secondaires, selon l’Organisation mondiale de la santé, en Suisse, en Allemagne, au Kenya, au Gabon, puis au Canada, aux États-Unis et enfin très récemment au Liberia. Cette vaccination va se poursuivre une dizaine de semaines, le temps pour l’équipe médicale de vacciner chaque cas confirmé, une cinquantaine à peu près et tous leurs contacts, familles et proches. Une façon de procéder dite « en ceinture ».
« C’est une stratégie qui a été mise à profit lors de l’éradication de la variole, explique Marie-Paule Kieny, sous-directrice de l’OMS en charge des systèmes de santé et de l’innovation. Il s’agit de un patient, on l’appelle le "patient zéro", on regarde où il habite, on connaît ses contacts, et on va vacciner ses contacts. Et ceux sont eux qu’on appelle "la ceinture". Donc au fur et à mesure qu’on identifie les patients on va vacciner les ceintures qui correspondent à ces patients. Certaines ceintures vont être vaccinées tout de suite, d’autres après trois semaines. Et on espère avec ce système faire une différence entre les deux groupes et pouvoir déterminer si le vaccin marche. »
Si les résultats de ce test sont concluants, on le saura cet été probablement, une vaccination à grande échelle pourrait démarrer très rapidement.
Publicado el 30/09/2015 - Modificado el 11/02/2020