
« Utoya, 22 juillet », le danger de la renaissance de l'extrême droite
La tuerie d'Utoya comme si vous y étiez. C'est l'objectif d'Erik Poppe qui réalise un film immersif... Le spectateur suit en permanence une jeune militante travailliste, Kaja, une jeune fille sérieuse qui prend soin de sa sœur plus délurée, Émilie.
Une détonation au loin, des adolescents qui courent et tous ceux fuient leurs tentes pour se réfugier dans le centre. Le long plan-séquence de fuite et de traque dure 72 minutes du film, soit la durée exacte de la tuerie d'Utoya.
La lutte pour la survie
Erik Poppe ne filme pas la tuerie... Tout juste aperçoit-on, avec le personnage principal, une silhouette menaçante, celle d'Anders Behring Breivik qui n'est jamais cité. En revanche, avec Kaja, on ressent la peur, la lutte pour la survie, on aperçoit les blessés et les morts...
Le réalisateur Erik Poppe, un ancien photographe de guerre, tenait à faire ce film pour fixer le souvenir de cet attentat. Pour créer ses personnages principaux, tous fictifs, il a enquêté pendant plus d'un an et demi auprès des survivants et des policiers... et il a choisi de jeunes acteurs tous non professionnels.
Un message politique fort
Si cette démarche soulève pour certains un dilemme moral, Erik Poppe répond par sa volonté de délivrer un message politique fort. Utoya, 22 juillet entend dénoncer le danger de la renaissance de l'extrême droite sur le continent européen...
►À (ré)écouter [Grand Reportage]. À l’heure du procès d’Anders Behring Breivik : la Norvège après le massacre du 22 juillet 2011
Publicado el 04/12/2020 - Modificado el 15/01/2021