
Syrie: à la rencontre de familles de djihadistes ayant survécu aux affrontements
Avec notre envoyé spécial en Syrie, Sami Boukhelifa
Les femmes et les enfants uniquement ; les hommes sont tenus à l’écart. Les forces américaines ont dressé à cet endroit un centre d’interrogatoire en plein air. Les combattants sont très vite placés en détention.
Sur place, les femmes peuvent se promener librement. Des silhouettes noires en niqab poussiéreux font la queue au pied des camions d’aide alimentaire. Beaucoup d’hostilité perceptible, l'idéologie extrémiste est intacte.
« Le califat demeurera, ce n’est qu’une épreuve que nous traversons », crie l’une d’entre elles. Et d'ajouter : « Soyez maudits, vous le payerez un jour. » Parmi ces jihadistes, quelques Françaises. Ni repentance, ni regret.
Province de Deir Ezzor, 5 mars 2019. | Bulent Kilic / AFP
Au milieu de ce paysage de désolation, une jeune Française arrivée en 2014
C’est l’intensification des combats, ces derniers jours, qui les a poussées à se rendre. Leurs enfants sont dans un état déplorable. Les conditions d’hygiène sont catastrophiques. Une odeur nauséabonde se dégage de ce camp de fortune.
Ces familles restent sur place vingt-quatre heures. Le temps de vérifier qu’elles ne représentent plus aucun danger. Elles sont ensuite envoyées vers le camp de déplacés d’al-Hol, dans la province de Hassaké, dans l’est de la Syrie.
Une jeune Française est assise à même le sol. Autour d’elle, ses trois enfants et deux béquilles. Elle a pris une balle à la jambe. Originaire du sud de la France, la trentenaire refuse catégoriquement d’être rapatriée, explique-t-elle à RFI.
Son mari est toujours à Baghouz, mais elle a dû renoncer au califat à cause d'une blessure (01'14")
Dorothée Maquere, femme du djihadiste français Jean-Michel Clain. Province de Deir Ezzor, le 5 mars 2019. | Delil Souleiman / AFP
Publicado el 19/03/2019 - Modificado el 22/03/2019