
- Transcripción
Extrait du Reportage France du 16 mars 2022
[générique d'Usul : ouvrez l'Élysée, émission politique sur YouTube]
« Bon, alors les meetings, là ça y est, c’est bon, on sort les écrans géants, les petits drapeaux, les conneries, là, ça y est, tout le monde est à fond ? »
Abel :
Alors, ça c’était Usul : ouvrez l'Élysée sur Mediapart mais j’écoute aussi Backseat et Blast. Ce qui me plaît dans ce contenu-là, c’est le ton, le rythme, l’humour. Je trouve que la politique, c’est devenu trop absurde pour la traiter de façon très sérieuse et premier degré, en fait.Lucie Bouteloup :
Abel a 22 ans et pour lui pas de doute, la campagne, il la suit en ligne et sur YouTube. La presse papier et les débats entre candidats à la télévision, très peu pour lui.Abel :
J’ai l’impression que ça va être les mêmes codes de langage et la même façon de faire de la politique. C'est long, c’est chiant, voilà.Lucie Bouteloup :
Contrairement à Abel, Blanche n’est abonnée à aucune chaîne YouTube. Cette étudiante de 22 ans préfère se fier aux algorithmes des réseaux sociaux sur lesquels elle a l’habitude d’aller.Blanche :
La plupart des informations, elles me viennent toutes seules sur les réseaux. Elles sont sur mon feed Twitter, dans les stories Instagram, je n’ai pas besoin d’aller, moi, les chercher. C’est un peu un mélange de tout : il y a un peu de ce que les candidats postent, il y a un peu de ce que mes amis repostent, un peu de ce qui fait le buzz, donc, en fait, c’est suffisant.Lucie Bouteloup :
Donner une information simple et facilement accessible aux jeunes pour les inciter à se rendre aux urnes, c’est le pari de l’ONG « A voté ». Selon Charlène Dupé, sa cofondatrice, les réseaux sociaux sont un outil indispensable dans cette campagne.Charlène Dupé :
La place des réseaux sociaux aujourd’hui dans la campagne, elle est centrale. Et c’est là où les jeunes vont faire émerger cette conscience politique. Pourquoi ? Parce que, en général, les programmes sont expliqués dans les médias traditionnels – donc à la télé, à la radio, là où les jeunes ne s’informent pas.Lucie Bouteloup :
Un point de vue que ne partage pas Arnaud Mercier. Pour ce professeur en sciences de l’information à Paris-Assas, en effet, les médias sociaux ne suffisent pas pour faire des électeurs éclairés.Arnaud Mercier :
C’est vrai que les communicants et un certain nombre d’hommes politiques pensent que c’est indispensable d’aller chercher le public jeune sur les réseaux sociaux parce qu’ils savent que c’est là où ils sont. Malheureusement pour eux, cela ne veut pas dire que les jeunes sont très appétents vis-à-vis de l’information politique, même s’ils regardent bien volontiers un certain nombre de petites vidéos, notamment si elles sont un peu décalées, si elles font un peu le buzz mais ça ne construit pas un stock de connaissances cohérent, ce que j’appelle une culture politique pleine et entière.Lucie Bouteloup :
Alors que les candidats n’ont jamais été si présents sur les réseaux sociaux, reste à savoir s’ils auront convaincu les jeunes internautes. Aux dernières élections régionales et municipales, 70% des 18-35 ans se sont abstenus de voter. - Léxico
Une campagne éléctorale : un débat ; un candidat/une candidate ; un meeting ; un drapeau ; la politique ; une urne ; un programme électoral ; un homme/une femme politique ; des élections régionales/municipales ; s'abstenir ; voter.
Les médias : en ligne ; la presse papier ; être abonné/abonnée à ; une chaîne ; un réseau social/des réseaux sociaux ; un buzz ; accessible ; un média traditionnel ; la télévision ; la radio.