Extrait de Édition spéciale «Charlie, 1 an après» - 7h00/9h00 – du 07/01/2016

Joachim Roncin :
À aucun moment, j’ai voulu que ce slogan soit viral. C’était un message pur à un moment donné, pas politisé, pas religieux, qui [n’]exprimait rien d’autre que, voilà, mon indignation et mon soutien.

« Je » et le verbe « être », il n’y a rien de plus universel, voilà ! On s’exprime à la première personne. Assez vite, après les attentats, il y a eu des « Nous sommes Charlie », etc. Et ça c’est, c’est plutôt une injonction, donc, ça je peux aussi comprendre que les gens se disent « Non, pardon, on ne m’oblige pas à être Charlie ou autre chose ». « Je suis Charlie », c’est mon libre arbitre de le dire. Et, c’est aussi pour ça, je pense, qu’il y a eu le succès autour de ce slogan.

Grand corps malade* [extrait de #Je suis Charlie] :
Écrivain, parolier, dessinateur, graffeur,
Musicien, poète, peintre et sculpteur,
Célébrité, anonyme, professionnel et amateur,
Faisons en sorte que cet élan s’affiche plus loin que sur Twitter !

Joachim Roncin :
Ma crainte, c’était vraiment que mon slogan, en tous cas, ma phrase soit mal comprise. Ça peut en vexer certains, ça peut éventuellement vexer les survivants. J’ai eu l’occasion, une semaine après, à la veille de la sortie du « numéro des survivants » [le premier Charlie Hebdo paru après les attentats] de les rencontrer. Ça a été un soulagement parce qu’ils m’ont témoigné de beaucoup d’affection.

*Dans la nuit qui a suivi les attentats, le chanteur Grand corps malade a écrit et posté sur Internet une chanson en hommage aux victimes :  #Je suis Charlie.