
- Transcript
Reportage Afrique du 23/11/2018
[Une femme lit : Les racines du ciel, extrait de Romain Garry]
Aurélie Bazzara :
La salle de l’Institut français est bondée ; la lecture publique commence.[Une femme lit : « C’était l’aspiration la plus ancienne, la plus réelle et la plus universelle de l’humanité. »]
Large sourire aux lèvres, Florence est séduite.
Florence :
Ça m’a vraiment émue. Quand les gens lisent, que c’est à haute voix, tu ressens quand même les mots et il y a des mots qui te pénètrent. Je vois les différentes tonalités des uns et des autres, c’est très intéressant.[Un homme lit : « J’affirme que les remontées des éleveurs mbororo, en avant des fronts de pluie vers les pâturages du nord restent comme un moment privilégié dans une vie. »]
Aurélie Bazzara :
Lors de ces lectures à haute voix, de grandes plumes du continent sont mises à l’honneur : Camara Laye, Boubou Hama ou en encore Joseph Brahim Seid. Objectif : donner l’envie de lire à ceux qui sont fâchés avec les mots. Pari réussi à en croire Ali.Ali :
Quand on commence à lire un livre, on dit : « Bon, tu peux aller faire autre chose mieux que ça aussi , prenons l’exemple du football ». Aujourd’hui, je suis tellement ému, vraiment j’ai vu des Tchadiens comme moi lire devant ces gens. Cela m’a excité de lire et cela m’a encouragé.Aurélie Bazzara :
Mais dans les faits, la lecture reste une activité marginale. Une situation que déplore l’écrivain tchadien, Koulsy Lamko.Koulsy Lamko :
On écrit pour les gens de chez soi d’abord finalement et on se rend compte qu’on est plus lu ailleurs que chez soi. Et c’est ça qui est le drame et c’est ça qui nous rend quelque peu schizophrènes.Aurélie Bazzara :
Une désaffection des lecteurs, mais aussi un problème d’accessibilité à la littérature dans un pays qui ne compte que trois librairies pour 14 millions d’habitants. Explications, Madeleine Alingué, ministre de la Culture et de l’Artisanat au Tchad.Madeleine Alingué :
Nous travaillons avec le ministère de l’Éducation nationale. Nous travaillons avec le ministère de l’Enseignement supérieur pour permettre d’avoir un accès beaucoup plus simple et beaucoup plus direct aussi aux textes. Mais c’est vrai que l’industrie du livre est une industrie qui a besoin de lecteurs. Je crois que c’est justement ce type de plateforme qui va permettre de sensibiliser les gens sur les bienfaits de la lecture et sur les avantages de la lecture.Aurélie Bazzara :
Reste un obstacle majeur : le taux d’alphabétisation. Seulement 20% des Tchadiens de plus de 15 ans savent lire et écrire selon les données de l’Unesco.
Aurélie Bazzara, N’Djamena. RFI. - Glossary
La littérature : la lecture ; lire ; à haute voix ; un mot ; une tonalité ; une grande plume ; un lecteur/une lectrice ; une librairie ; un texte ; l’industrie du livre.
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