
Sri Lanka: le Premier ministre limogé évoque un « coup d’État institutionnel »
Droit dans ses bottes Maithripana Sirisena assure que cette nomination respecte en tous points la Constitution. Je l'ai décidée, dit-il, après avoir consulté une équipe de juristes. Ni l'éviction du Premier ministre ni la désignation de son successeur ne sont anticonstitutionnelles.
C'est sa version de l'histoire, contredite par l'avocat sri-lankais Luwie Niranjan : « Avant 2015, la Constitution prévoyait que le président puisse écarter le Premier ministre à n'importe quel moment. Ces dispositions ont été supprimées en 2015, explique l’avocat. Aujourd'hui, le président n'a plus le pouvoir d'écarter le Premier ministre. J'ajoute que la Constitution autorise le président à consulter la Cour suprême s'il le souhaite. Donc s'il avait voulu être sûr que son geste était légal, il aurait pu consulter la Cour suprême. »
Deuxième question-clé : pourquoi avoir suspendu le Parlement jusqu'au 16 novembre ? Pas de réponse à ce sujet alors que c'est le cœur de la bataille politique. Faire taire les députés, c'est empêcher le chef du gouvernement sortant de prouver qu'il a toujours une majorité.
Voilà pourquoi Ranil Wickremesinghe refuse de quitter ses fonctions et parle de « coup d'État institutionnel ». Il s'est barricadé dans la résidence officielle du Premier ministre, en plein cœur de la capitale sri-lankaise, entouré d'un millier de ses partisans.
Posted on 2019/04/22 - Modified on 2019/04/22