
Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
La chape de plomb s'est un peu fissurée, les Birmans ont pu commencer à s'exprimer. Voilà ce que le mouvement a apporté au pays, d'après U Pamdapimsa. Ce moine bouddhiste était un des dirigeants du mouvement de 2007, il a été arrêté, défroqué et emprisonné :
« Avant le soulèvement, personne ne pouvait parler de ce que faisaient les hommes politiques. On ne pouvait pas critiquer les décisions du ministre de la région de Rangoon, par exemple. Si une personne osait faire cela, elle était arrêtée, mais après le soulèvement, cela est devenu possible », explique le bonze.
En Birmanie, avant 2007, la politique était une activité dangereuse. Elle est devenue davantage accessible. « En 2007, une nouvelle génération [de militants] est apparue. La génération safran, j'en fais partie. Avec mes camarades nous avons pu former des syndicats étudiants dans tous les Etats de la Birmanie et toutes les universités et c'est bien », assure Sithu Aung, vice-président du principal syndicat étudiant en 2007.
Le mouvement de 2007 s'était fixé plusieurs objectifs : la libération des prisonniers politiques, la réconciliation nationale.
Aujourd'hui, le pays est secoué par des conflits ethniques et religieux de plus en plus violents. Plus de 420 000 Rohingyas musulmans ont été chassés de Birmanie depuis fin août.
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Posted on 2021/02/09 - Modified on 2021/02/11