Extrait du Journal en français facile du 11 avril 2022

Sylvie Berruet : 
À peine qualifiés pour le second tour de la présidentielle en France et déjà sur le terrain. 

Johanne Burgell :
Eh oui, Emmanuel Macron arrivé en tête du premier tour hier, il a choisi de passer sa journée de lundi dans les Hauts-de-France, région électoralement favorable à sa rivale et autre qualifiée, Marine Le Pen. Emmanuel Macron s'est donc rendu à Denain, c'est dans le département du Nord. Sa stratégie vise notamment à convaincre les électeurs de gauche, indispensables pour remporter le second tour. Et puis, de son côté, la candidate du Rassemblement national a choisi de se déplacer dans l'Yonne, cette fois-ci pour parler pouvoir d'achat. 

Sylvie Berruet : 
Et pour le moment, Johanne, les résultats du premier tour n'ont pas fait réagir les pays européens, ils restent prudents en attendant le second tour, le 24 avril. 

Johanne Burgell :
Oui, même si certaines capitales de l'Union européenne préféreraient une victoire d'Emmanuel Macron. Peu de pays osent prendre position vraiment et rompre avec la prudence habituelle en Europe. En effet, il ne faudrait pas prendre le risque de se fâcher avec un vainqueur inattendu. À Bruxelles, Pierre Bénazet.  

Pierre Bénazet : 
Le seul pays à avoir osé une réaction quasi-officielle, ce lundi, est le Luxembourg. Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, s’est dit inquiet de la montée de l’extrême droite en France. Il a été jusqu’à appeler les électeurs français à empêcher l’arrivée de Marine Le Pen à la présidence de la République. Les propos du ministre luxembourgeois font écho à des préoccupations des Européens : même s’ils ne répondent pas de manière aussi directe, son homologue néerlandais souligne que la guerre en Ukraine montre que la démocratie est précieuse, et la ministre allemande souhaite que les Européens restent unis. Il y a en fait d’abord un espoir classique de stabilité politique, l’espoir aussi de voir les Français reconduire Emmanuel Macron, un président vu dans l’UE comme fortement pro-européen. Il y a aussi la crainte, en Europe centrale et orientale, de voir arriver à l’Élysée une Marine Le Pen qui voudrait le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN et qui est vue comme favorable à Vladimir Poutine ; comme le souligne aussi en Allemagne l’ancien président de la CDU, Armin Laschet, qui félicite Emmanuel Macron d’avoir remporté le premier tour. Pierre Bénazet, Bruxelles, RFI.