
- Transcript
Extrait du Journal en français facile du 1er avril 2020
Jérome Bastion :
L’Amérique latine est elle aussi gagnée, avec un total à ce jour de quelques 20 000 cas. Le Pérou, par exemple, est à l’arrêt depuis trois semaines. Et pour faire face au coronavirus, le gouvernement péruvien a déclaré l’état d’urgence et imposé le confinement, là encore, à toute sa population. Résultat : l’économie est à l’arrêt. Une situation critique pour les 12 millions de travailleurs informels du pays. C’est un reportage de notre correspondante à Lima, Wyloën Munhoz-Boillot.Wyloën Munhoz-Boillot :
Depuis le début de l’état d’urgence, il y a trois semaines, au Pérou, tout le monde est confiné chez soi mais certains n’ont d’autres choix que de continuer à travailler. Jesús Diaz est chauffeur de taxi dans le centre de Lima.Jesús Diaz : [avec traduction]
Je dois continuer à travailler. C’est mon gagne-pain quotidien. J’ai peur, bien sûr, pour ma santé. Mais je ne peux pas faire autrement. Je dois nourrir ma famille.Wyloën Munhoz-Boillot :
Comme lui, il sont 12 millions de travailleurs informels au Pérou à exercer dans des conditions précaires, sans contrat de travail ni protection sociale. Ils gagnent leur vie au jour le jour et touchent généralement moins que le minimum vital. Pour eux, le confinement n’est tout simplement pas viable.Jessica, mère célibataire, tenait un stand de jus de fruits à ce carrefour du nord de la capitale. Aujourd’hui, elle y vend des masques en tissu aux rares passants.
Jessica : [avec traduction]
On nous a dit de rester à la maison. Mais toutes mes économies se sont épuisées. Donc j’ai dû trouver un moyen pour continuer à nourrir mes filles. Du coup, je vends des masques pour se protéger du virus à cinquante centimes pièce. Avec ce travail, je gagne cinq euros par jour.Wyloën Munhoz-Boillot :
Pour venir en aide aux plus vulnérables pendant le confinement, le gouvernement péruvien a annoncé le versement de 100 euros à 3 millions et demi de foyers. Jeny Tela tient un stand de poulets dans ce quartier populaire de Lima et n’a encore touché aucune aide.Jeny Tela : [avec traduction]
Je n’ai reçu aucune subvention. Ici dans le quartier, personne n’a rien reçu. Alors que nous en avons tous besoin.Wyloën Munhoz-Boillot :
Et pour cause, à ce jour, aucun registre officiel ne recense ces travailleurs informels qui représentent pourtant 70 % des actifs au Pérou. Wyloën Munhoz-Boillot, Lima, RFI. - Glossary
Le Pérou : l'Amérique latine ; péruvien/péruvienne ; Lima.
Le coronavirus : un cas ; la santé ; un masque, un virus.
Le confinement : être à l’arrêt ; faire face à ; l'état d'urgence ; imposer ; rester à la maison
Le travail : un travailleur/une travailleuse ; travailler ; un gagne-pain ; exercer ; une condition ; précaire ; un contrat de travail ; une protection sociale ; gagner sa vie ; toucher ; des économies ; gagner.
La survie : le minimum vital ; viable ; nourrir ; vulnérable.
L'aide : un versement ; une subvention.