
Avec notre envoyée spéciale à Thessalonique, Amélie Poinssot
C'est dans une synagogue comble (la seule qui n’a pas été détruite par les nazis), que le président de la communauté juive de Thessalonique, David Shaltiel, a raconté la déportation des Juifs grecs (en anglais).
« Le matin du 15 mars 1943, depuis l'ancienne gare ferroviaire de Thessalonique, le premier convoi est parti en direction d'Auschwitz-Birkenau, a-t-il commencé. Les gens étaient violemment frappés pour être mis dans les wagons. Quatre-vingts personnes, de tous âges confondus, étaient entassées dans des wagons qui avaient été conçus pour 8 chevaux. » En quelques semaines, l'essentiel de la communauté juive sera ainsi déportée.
« Plus jamais ça » : la formule revient à plusieurs reprises dans les interventions des officiels mais aussi dans l'assistance. Pourtant, tout le monde a en tête la montée du parti néonazi Aube dorée, qui détient 18 sièges de députés, et dont les actes xénophobes se multiplient en toute impunité.
Poussée extrémiste et histoire de l'Holocauste
Dans son discours, le président du congrès juif mondial Ronald Lauder dénonce sans détour ce parti politique : « Ils parlent comme des nazis, ils agissent comme des nazis, ce sont des nazis. Or la Grèce, en raison de sa très ancienne démocratie, devrait donner l'exemple, et devrait interdire un parti comme Aube dorée. »
Ce n'est pas le moindre des paradoxes : le pays fait face à cette poussée extrémiste alors que, dans le même temps, on voit apparaître un intérêt croissant pour l'histoire de l'Holocauste en Grèce, longtemps restée méconnue en dehors de Thessalonique. C'était même la première fois qu'un Premier ministre assistait à une telle commémoration.
发布时间 08/11/2019 - 更改时间 05/01/2021