Rokhaya :
Je m'appelle Rokhaya Ngom, je suis étudiante au groupe ISM de Dakar.
Je suis tout excitée à l'idée d'avoir 20 ans parce que je me dis : c'est un âge où on devient adulte, un peu plus posé, mature, on voit déjà la vie autrement.
Mais quand même, on ne veut pas trop vieillir, on reste un peu dans nos habitudes d'adolescent.

Carine Frenck :
Rokhaya est étudiante en droit des affaires, elle passe en deuxième année. C'est une jeune femme pleine d'ambition qui sait où elle va, ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas.

Rokhaya :
On nous qualifie souvent de génération d'ingrats, qu'on ne valorise pas le travail des anciens, que nous les qualifions d'arriérés, que nous ne nous référons plus à d'anciens modèles, que nous perdons nos valeurs, les valeurs qu'ils nous ont laissées et tout, que nous sommes tournés vers un autre horizon, différent de celui qu'ils avaient peut-être tracé pour nous.

Mais pour moi, je ne suis pas d'accord. Par exemple, ils disent que les jeunes ne saluent plus les anciens comme avant. Casquette à la tête, les écouteurs, on ne prend plus la peine de les respecter. Qu'on mange autour du bol, ils disent que nous sommes solitaires maintenant et qu'on préfère manger tout seul, isolés, s'enfermer dans nos chambres avec nos ordinateurs.

Peut-être que c'est un peu vrai, que nous sommes devenus un peu plus solitaires et tout, mais là, je trouve que c'est un conflit de génération. C'est tout. Peut-être que les jeunes, ils ont pas changé, ils évoluent, mais toujours ils s'inspirent des anciens.

C'est avec eux qu'on voit l'avenir, ils restent nos modèles malgré tout ce qu'ils disent, tout ce qu'ils pensent.