
En 1973, son Premier ministre le renverse à la faveur d'un coup d'État. C'est la fin de Zaher Shah, la fin de la monarchie pachtoune, vieille de 200 ans et surtout la fin d'une longue période de paix et de stabilité.
Zaher Shah est né en 1914. Une enfance paisible en France dans l'entre-deux guerres. Alors que les nazis prennent le pouvoir en Allemagne, il a à peine 19 ans lorsque son père meurt assassiné devant ses yeux.
En 1933, il devient roi, monarque d'un pays lointain qu'il va contribuer à développer. C'est sous son règne que l'Afghanistan se dote d'une Constitution, d'élections libres, d'un Parlement et d'une Université.
C'est sous son règne que le royaume tisse des liens culturels et économiques avec l'Europe. Ce succès, Zaher Shah l'entretient à l'afghane, clientélisme et népotisme qui font de lui une cible politique pour les tribus rivales.
C'est donc en exil que Zaher Shah regarde son pays se déchirer. 1979 : c'est l'invasion soviétique, puis la guerre civile, et l'arrivée des talibans en 1996.
Ce n'est que lorsque les « étudiants en religion » sont renversés en 2001, que le roi déchu revient au pays.
Il revient en héros, un héros pachtoune dans un pays en ruine. Malgré les encouragements de ses partisans, jamais il n'a voulu goûter de nouveau au pouvoir. Son seul but disait-il, c'était d'aider les Afghans à surmonter leurs souffrances. Ce sont les siennes qui l'ont emporté.
1'02" - Réactions à Kaboul après la mort du roi, le 23/07/2007 - par Brigitte Brault, correspondante à Kaboul.
« La nouvelle du décès du père de la nation, Zaher Shah, est vécue comme une page d’histoire qui se referme douloureusement sur un pays, aujourd’hui, en proie à ses démons. »
1'06" - Réaction de Karim Pakzad, chercheur associé à l'IRIS.
« Il est important de souligner la personnalité du roi. Il avait toujours une certaine distance vis-à-vis de la politique… »
Publicado em 18/05/2017 - Modificado em 09/06/2017