Extrait du Journal en français facile du 09/02/2019

Sylvie Berruet : 
Et puis de nombreuses générations ont été bercées par ses dessins : Tomi Ungerer est décédé à l’âge de 87 ans.

Romain Auzouy : 
Il était à la fois dessinateur et auteur, selon son ancien conseiller il disait : « j’écris ce que je dessine et je dessine ce que j’écris ». Tomi Ungerer se définissait comme un pessimiste joyeux, ce qui peut paraitre parfois en opposition. Il laisse une œuvre riche de 30 à 40 mille dessins. Muriel Maalouf revient sur sa carrière.

Muriel Maalouf :
Le nom de Tomi Ungerer restera attaché aux Trois Brigands ou Jean de la Lune, des livres pour enfants qu’il a illustrés et qui lui ont valu sa renommée. Des ouvrages traduits dans plus de 40 langues et adaptés au cinéma. Lauréat du prix Hans-Christian Andersen, considéré comme le petit Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre, le dessinateur a mené une carrière internationale dans l’art graphique depuis 1957. Écrivain, sculpteur, créateur d’affiches engagées, celle qu’il dessine contre la ségrégation raciale Black Power/White Power est célèbre. Et pourtant les débuts du jeune Jean-Thomas Ungerer né à Strasbourg en 1931 et devenu Tomi n’ont pas été simples. Il échoue au baccalauréat, se fait renvoyer pour indiscipline des Arts décoratifs*, vit de petits boulots avant de débarquer à New York en 1957 avec un carton de dessins et 60 dollars en poche. Le succès est immédiat. Il travaille pour les journaux et magazines les plus prestigieux et en dix ans il publie pas moins de 80 livres pour enfants aux éditions Harper and Row. Le musée Tomi Ungerer ouvert en 2007 à Strasbourg, conserve aujourd’hui la collection de l’artiste : dessins originaux, estampes, et des milliers de jouets qui proviennent de plusieurs donations de l’illustrateur à sa ville natale.

Sylvie Berruet : 
Muriel Maalouf.
 

*Les Arts décoratifs est une grande école d’art et design à Paris.