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Reportage France du 03/08/2015
Présentateur : [Jingle de la série Frissons d’assises]
Frissons d’assises : l’affaire Landru.Franck Alexandre :
7 novembre 1921, à Versailles, le « Barbe-bleue de Gambais » entre dans le box des accusés. « Barbe-bleue » [NDLR : personnage d’un conte populaire qui égorgeait ses épouses], de son vrai nom Henri Désiré Landru, l’un des pires criminels en série, un tueur de femmes.Tout Paris est là pour voir le monstre, comme Colette, Mistinguett, Kipling.
Dominique Paganelli :
Et même Maurice Chevalier.Franck Alexandre :
Dominique Paganelli, chroniqueur judiciaire.Dominique Paganelli :
Landru est en effet là, assez décontracté. Lorsque l’acte d’accusation est lu par l’huissier et où on va spécifier tous les meurtres qu’on lui reproche, il prend des notes, il ironise, il fait des grimaces, il s’adresse comme ça au public par une moue. Et il semble être lui-même le spectateur de son procès.Franck Alexandre :
Une attitude désinvolte qui n’empêche pas son avocat, le grand Vincent de Moro-Giafferri, de tout tenter pour sauver la tête de Landru.Dominique Paganelli :
L’axe de sa plaidoirie sera en effet de faire douter. Il dit la chose suivante : « Où sont les corps ? Ces 10 femmes et cet enfant ? Il n’y a pas de corps, donc il n’y a aucune preuve. La preuve qu’il n’y a aucune preuve, dit-il, c’est que personne ici ne va délivrer un avis de décès puisque la personne peut avoir disparu d’elle-même, être partie. » C’est ça, l’axe de sa défense.Et il va faire douter avec une anecdote qui est souvent reprise, c’est qu’il va dire la chose suivante : « Une femme, parmi celles dont vous dites qu’elle a été assassinée, est là. Elle est derrière la porte, je l’ai fait venir. Dans quelques instants je demanderai à l’huissier de la faire rentrer. » Alors à ce moment-là, tout le public se retourne vers cette porte, les avocats des parties civiles également, le président, tous les gens du jury. On attend que la porte s’ouvre. Et puis maître Moro-Giafferri dit : « Mais voyez, elle n’est pas là, mais tout le monde ici a douté. »
Mais le président est assez calme, il reprend la parole et dit « C’est vrai, nous avons tous douté parce que nous avons tous tourné la tête, mais il y en a un qui n’a pas tourné la tête : Landru. »
Franck Alexandre :
Verdict : la mort.« Dans toutes les batailles il y a des tués », commente alors Landru.
Dominique Paganelli :
Il sera guillotiné en place publique à Versailles, encore avec une phrase, une ironie. Le prêtre lui dit : « Voulez-vous que nous parlions encore un peu, vous avez des choses peut-être à confesser. » Et il s’adresse d’un coup de menton vers le procureur et vers le bourreau et il dit « Non, il faut pas faire attendre ces gens-là. »Présentateur : [Jingle de la série Frissons d’assises]
Frissons d’assises. - معجم
La justice : les assises ; un accusé/une accusée ; judiciaire ; un acte d’accusation ; un huissier/une huissière ; un procès ; un avocat/une avocate ; une plaidoirie ; une preuve ; la défense ; une partie civile ; un président/une présidente ; un verdict ; guillotiné/guillotinée ; un procureur/une procureure ; un bourreau.
Le crime : un criminel/une criminelle ; un tueur/une tueuse ; assassiner.
La mort : un meurtre ; un corps ; un avis de décès ; un tué/une tuée.