
Une étude confirme que les mammouths étaient très proches des éléphants d’Afrique actuels : ces deux types de pachydermes divergent de 0,6% -soit moitié moins qu’entre le chimpanzé et l’homme.
Décryptage partiel du génome du mammouth (00:51)
Si vous deviez le reconstituer, je vous dirais de le faire un peu comme un bébé éléphant, mais plus trapu, avec des membres plus épais, et à l'âge adulte il aurait des défenses recourbées », a expliqué Victoria Herridge, paléontologue au Muséum d'Histoire naturelle de Londres et auteur de l'étude... « L'image la plus proche serait celle d'un bébé éléphant d'Asie, mais avec des défenses », résume-t-elle, jugeant que l'animal, disparu depuis longtemps, était « probablement assez mignon ».
Il ne s'agissait pas d'un mammouth laineux, ont précisé les scientifiques mais il aurait eu des défenses courbes, comme tous les mammouths. Quant à la petite taille de ce mammouth crétois, elle est liée à un phénomène récurrent bien connu des biologistes parmi les plus grandes espèces d'animaux : le « nanisme insulaire » répond à une évolution de l'espèce pour résister à la pression d'un environnement restreint, de ressources limitées et à une prédation accrue. Toutes les espèces de grands mammifères confinées sur des îles ont tendance au cours de leur évolution à développer une taille réduite. A l'inverse, les petits mammifères tendent à augmenter leur taille au fil du temps.
Des exemples d'éléphants préhistoriques (Paleoloxodon) nains sont ainsi bien connus sur des îles de Méditerranée, comme la Sicile ou Malte. Un fossile découvert en 1907 par des scientifiques britanniques dans le nord de la Crète avait lui aussi été longtemps attribué à la famille des éléphants.
Pour tenter de dissiper une polémique en cours sur la généalogie compliquée de ce pygmée crétois, Victoria Herridge et ses collègues ont procédé à une comparaison anatomique de dents et d'ossements du mini-mastodonte avec ceux d'autres éléphants et mammouths nains déjà connus. Selon eux, le spécimen crétois est bel et bien un mammouth, qui doit donc répondre au nom savant de Mammuthus creticus. Sa taille réduite, 1,13 m au garrot, en font « le plus petit mammouth à avoir jamais évolué », assurent les chercheurs dans leur étude.
النشر بتاريخ 25/11/2015 - التعديل بتاريخ 25/11/2015