
Le quotidien Le Monde a réussi à se procurer le rapport confidentiel du médiateur de l’ONU sur le futur statut du Kosovo.. Dans le nouveau texte, Martti Ahtisaari ne prendrait plus de gants avec le mot « indépendance », puisqu’il la considérerait, désormais, comme « la seule option viable » pour la province serbe à majorité albanaise.
Le Finlandais arriverait à cette conclusion après avoir rejeté l’idée du maintien d’une administration internationale et la réintégration dans la Serbie.
Le bureau du médiateur a réagi à la publication du Monde en tenant à préciser que le document, qui « ne sera pas rendu public », ne présenterait pas - toujours selon lui -, de différences notables avec les propositions qui avaient déjà été faites à Belgrade et Pristina, en février, à savoir « une indépendance sous supervision internationale, avec souveraineté limitée ».
La Serbie a refusé de commenter « des spéculations » et a réaffirmé que, pour elle, « toute forme d’indépendance du Kosovo est inacceptable ». Les troupes serbes avaient mené une répression sanglante contre l’insurrection séparatiste albanaise et avaient été chassées du Kosovo par les bombardements de l’OTAN en 1999.
Une réunion houleuse au Conseil de sécurité
La première séance du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le futur statut du Kosovo avait vu l’ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, claquer la porte après avoir accusé de partialité le rapport de Joachim Rücker, représentant de l’ONU à Pristina. Il a traité son intervention devant le Conseil de « sermon ».
Les discussions, qui se déroulent à huis clos, s’annoncent difficiles dans la mesure où les avis du Conseil restent partagés : la Russie, qui dispose d’un droit de veto, réclame le remplacement de Martti Ahtisaari et la poursuite de négociations entre la Serbie et la province du Kosovo, en vue d’une solution acceptable par les deux parties.
Parmi les cinq membres permanents du Conseil, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France sont favorables à une indépendance. La Chine est prudente.
L’Italie, la Belgique et le Panama sont réservés, mais pencheraient pour la solution de Martti Ahtisaari. Les Européens espèrent gagner les trois pays africains non-permanents du Conseil à la cause de l’indépendance.
النشر بتاريخ 20/02/2018 - التعديل بتاريخ 16/03/2018