Extrait de Une semaine d'actualité du 12 février 2021

Pierre-Édouard Deldique :
Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la radio. On ne le dira jamais assez à quel point elle est indispensable, cette radio, pour être informé, pour se cultiver et se distraire aussi ; quand du moins on vit dans une démocratie pleine et entière, ce qui n’est pas toujours le cas, c’est le moins que l’on puisse dire en Afrique, en Asie et même en Europe. En Hongrie, la première station de radio indépendante du pays, Klubradio, va en effet cesser d’émettre demain car le renouvellement de sa licence ne lui a pas été accordé. C’est une nouvelle atteinte à la liberté de la presse dans ce pays de l’Union européenne. Clea Broadhurst.

Clea Broadhurst :
Dimanche 14 février au soir, les Hongrois ne pourront plus capter les ondes de Klubradio. Le responsable de la radio indépendante, qui diffuse souvent des contenus critiques vis-à-vis du gouvernement de Viktor Orban, a dénoncé « une décision politique honteuse et lâche du tribunal municipal de Budapest. » 

« Suspendre Klubradio constituerait un signal très inquiétant en termes de liberté d’informer et d’être informé », a averti mardi la diplomatie française. « Nous appelons la Hongrie à respecter ses engagements européens en la matière. » 

En septembre dernier, le Conseil des médias hongrois, le puissant NMHH, qui regroupe toutes les entreprises liées au domaine de l’information dans le pays, avait refusé de prolonger la licence de Klubradio car la station aurait soumis, à deux reprises en un an, des documents administratifs en retard. Ce n’est pas la première fois que le pouvoir met des bâtons dans les roues des médias indépendants hongrois. Nombre d’entre eux ont fermé, d’autres ont été repris par des proches du gouvernement, comme le principal site d’informations INDEX, dont les journalistes avaient démissionné avec fracas à l’été 2020.