Accents d'Europe du 7 septembre 2021 

Frédérique Lebel :
Faire un aller-retour Paris-New-York sur un avion de ligne tout électrique, c'est encore de la science-fiction mais certains, comme Raphaël Domjan, veulent croire que c'est possible. Alors pour prouver que le futur de l'aviation passe par les énergies renouvelables, ce pilote et aventurier suisse veut atteindre la stratosphère avec un avion 100 % solaire. L'appareil s'appelle Solar Stratos et il est en test, en ce moment en Suisse, au bord du lac de Neuchâtel.

Jérémie Lanche est allé assister à l'un des vols d'essais.

Des spectateurs :
Ça a décollé.

On a de la peine à le deviner.

Ah oui, je le vois maintenant et c’est incroyable. Il est déjà en l’air.

On va le voir.

Waow !

Jérémie Lanche : 
C’est la deuxième fois seulement que Raphaël Domjan pilote seul Solar Stratos. L’avion existe depuis 2016 mais après des années de test et de galères techniques, le pilote suisse est bien trop heureux de pouvoir faire décoller son appareil, enfin prêt à battre des records sous le regard admiratif de son père Daniel.

Daniel Domjan :
On pourra peut-être pas faire autant qu’avant, pas faire des avions solaires à 600 personnes, ça on sait que c’est pas possible mais on pourra faire un survol d’aérodrome, sauter en parachute, ça, il y aura pas de problème, sans aucune émission de CO2, rien. Donc ça sera possible de faire ces choses-là sans être des pollueurs, quoi.

[Communications en anglais avec Solar Stratos]

Jérémie Lanche : 
Le vol va durer une vingtaine de minutes à quelques 2 000 mètres d’altitude, très loin encore des 18 000 mètres voire plus qu’espère atteindre Raphaël Domjan en 2023. Une prouesse encore jamais réalisée par un avion solaire et même par très peu d’autres avions. 

Roland Loos est le président de Solar Stratos.

Roland Loos :
C’est préparer un avion pour aller à des altitudes où on a très, très peu d’expérience. Il y a quelques avions militaires qui volent à des altitudes comme ça, il y a des fusées qui traversent ces altitudes mais se déplacer en vol stabilisé à ces altitudes-là, ben ça, il y a rien d’autre qui existe. 

Le pilote ne peut pas survivre sans être protégé avec l’oxygène qu’il respire. Typiquement, Thomas Pesquet qui est à la station spatiale actuellement, il portait exactement la même combinaison à son décollage que celle que nous on va utiliser pour les vols à haute altitude.

Jérémie Lanche : 
De la technologie de pointe mais pas de technologie révolutionnaire, Solar Stratos utilise simplement ce qui se fait de mieux dans les énergies renouvelables.

Roland Loos :
C’est un grand planeur, il a une envergure de 25 mètres, deux moteurs 19 kilowatts maximum. C’est la même puissance qu’une voiture électrique d’aujourd’hui. Nos cellules solaires, c’est des cellules qu’on peut acheter pour mettre sur le toit de sa maison par exemple. Alors fondamentalement, on ne développe pas de la technologie spatiale pour notre projet. On utilise ce qui est à disposition en prenant le meilleur de ce qui existe.