Les grands dinosaures à l'honneur au Jardin des plantes

- Transcription
[bruits de dinosaure]
Agnès Rougier :
Longs d’un vingtaine de mètres, hauts comme plusieurs autobus, les sauropodes sont apparus il y a 200 millions d’années et ont vécu 140 millions d’années. Un record pour une espèce. En comparaison, l’humain moderne a seulement quelques 200 000 ans.
Le Mamenchisaurus présenté dans l’exposition mesure 18 mètres de long et sa particularité est d’avoir un cou de 9 mètres, soit la moitié de sa taille.
Mais pourquoi donc ces dinosaures sauropodes sont-ils si grands ?
Ronan Alain est paléontologue au Muséum d’Histoire naturelle et commissaire scientifique de l’exposition.
Ronan Alain :
Ce qui ressort apparemment, c’est l’importance du cou. Ce cou est tellement grand qu’il permet à l’animal de ne pas trop se déplacer pour chercher sa nourriture et pour prendre sa nourriture.
La tête est portée à, à peu près, 3 ou 4 mètres de hauteur. Il peut la lever un tout petit peu, mais pas énormément. Il ne peut pas mettre son cou à la verticale. Par contre, le cou va avoir des mouvements latéraux très importants et il peut descendre la tête jusqu’au niveau du sol et donc, l’animal peut se nourrir aussi bien au sol qu’à 4 ou 5 mètres de hauteur.
Donc, l’animal ne perd pas d’énergie à faire ça et, pour le coup, il ne va pas avoir les mêmes désavantages qu’on peut avoir chez un éléphant, par contre, qui est, tout le temps, obligé d’être en mouvement.
Agnès Rougier :
Mais, quand, par jour, un humain consomme environ 2000 calories, un mamenchisaurus adulte devrait avaler 100 000 calories en feuilles de gInkgo et autres fougères.
Une femme :
[…] calculer le poids… alors, on le calcule en kilo ?
Un enfant :
Oui.
La femme :
Donc, il fait combien ?
L’enfant :
16 261.
La femme :
16 tonnes
Agnès Rougier :
16 tonnes, c’est le poids d’un mamenchisaurus adolescent.
Et pour maintenir un animal de cette taille en bonne condition physique, sa physiologie devait être vraiment spécifique et, en particulier, son système respiratoire.
Ronan Alain.
Ronan Alain :
On sait que les os des dinosaures, les vertèbres en particulier, sont creusés. Au niveau de ces creusements dans les os, on a ce qu’on appelle des sacs aériens. Ces sacs aériens, on les connaît dans la nature actuelle chez les oiseaux et on sait qu’ils sont liés à la respiration. Une respiration où il y a une arrivée d’oxygène constante au niveau des poumons qui permet à l’animal d’être beaucoup plus efficace au niveau de sa respiration.
Agnès Rougier :
Mais, avec son petit cerveau, on a l’impression que ce sauropode n’était peut-être pas très malin ?
Ronan Alain.
Ronan Alain :
Un animal parfaitement conçu, hein, 140 millions d’années d’évolution des sauropodes, heu… Alors, il a peut-être un petit cerveau, hein, mais déjà un petit cerveau, ça implique qu’on n’a pas besoin de trop de sang pour irriguer le cerveau. Donc, c’est pas idiot quand on a un très long cou d’avoir un petit cerveau. Et puis, ce petit cerveau, apparemment, leur a permis de se reproduire, de se nourrir comme ils voulaient.
Donc, pas de problèmes là-dessus ! 140 millions d’années d’évolution… Nous, on a un gros cerveau, je suis pas sûr qu’on sera là dans 140 millions d’années.
Agnès Rougier :
Il pourrait y avoir des dinosaures aujourd’hui ?
Un homme : Les pauvres ! Ils seraient mal armés contre les humains, surtout, qui auraient inventé mille manières pour les chasser. [Rires]
Agnès Rougier :
Et oui, la place manque aujourd’hui sur terre et l’évolution ne permet plus aux grands animaux de s’y installer durablement.
[bruits de dinosaure]
- Lexique
La biologie et les dinosaures
un sauropode, une espèce, un humain / une humaine, un mamenchisaurus, un cou, une taille, un paléontologue, une tête, vertical / verticale, latéral / latérale, une calorie, un poids, une physiologie, le système respiratoire, un os, un dinosaure, une vertèbre, un sac aérien, la respiration, l’oxygène, un poumon, un cerveau, un animal, le sang, se reproduire, l’évolution.
02'36" - Première diffusion le 03/02/2013
Pour répondre à cette question, le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris présente à la grande galerie du Jardin des plantes l’exposition La vie en grand, qui explore l’incroyable biologie de ces géants des géants, les sauropodes.
Publié le 22/10/2015 - Modifié le 28/06/2018 - Par Agnès Rougier